Empreinte écologique du bambou
Le bambou devient un matériau courant en remplacement de nos objets en plastique.
Rapide à cultiver, il possède des propriétés qui le rendent très utile à divers usages. La tige du bambou, légère et creuse, est à la fois flexible et étonnamment solide.
Le bambou sert dans l'alimentation, la fabrication d'objets, et la construction. Il intervient aussi dans la médecine, la confection de vêtements, ou la décoration.
Mais alors... quel est l'impact de nos objets en bambou ?
Les sources sont consultables à ce lien : références.
Un bilan carbone élevé

Évoluant mieux en milieu tropical ou tempéré, le bambou vient souvent de loin – de très loin.
D'origine naturelle et étant par conséquent biodégradable, il connait une forte croissance en 2020 quand l'Union européenne interdit certains produits en plastique à usage unique. Il se fait aussi sa place dans la conception d'autres produits en plastique pourtant réutilisables (les brosses à dents).
Le bambou pousse surtout en Asie, en Afrique, et en Amérique.
Là où il est moins facile à cultiver, on le fait importer. Or, acheminer de grands volumes sur de longues distances requiert de recourir à de l'énergie. Alors forcément, les véhicules utilisés sont émetteurs de gaz à effet de serre, qui polluent et réchauffent la Terre.
Néanmoins, le bambou est réputé pour absorber efficacement le dioxyde de carbone (CO2).
Un capteur de CO2
Comme toutes les plantes, le bambou capte du CO2 et équilibre la qualité de l'air en donnant du dioxygène (O2). Loin devant l'arbre moyen et bien qu'il n'en soit pas un, le bambou peut capter et séquestrer 5 fois plus de CO2 et donner +35 % O2 selon la variété.
Mais que devient le CO2 absorbé ? C'est simple !
- une faible part s'agrège et forme de la biomasse (corps de la plante)
- le reste se fixe dans la base et le sol (tige , souche, racines, vers et champignons).


Alors, adieu le CO2 ? ; )
Pas tout à fait ! Car capter et fixer, ce n'est pas éliminer. Le CO2 ne se transforme pas. Il conserve son état chimique. Cultiver une plante revient donc à séquestrer du CO2, puis à le libérer en la récoltant...
Une vaste déforestation
Naturellement, on exploite d'abord les forêts existantes.
- Je repère une forêt sauvage, et je la déboise. Bambous, arbres fruitiers, herbacées, et lémuriens : tout y passe et trépasse. J'attrape mon bambou, et... je m'en vais.
- Je repère une forêt sauvage, et je la déboise. Bambous, arbres fruitiers, herbacées, et lémuriens : tout y passe et trépasse. J'attrape mon bambou, et... j'y plante une bambouseraie.
*Une bambouseraie est une forêt de bambous.

Une diversité en péril
Une fois que l'on a tout coupé, on peut cultiver du bambou là où l'on en trouvait, ou bien... en planter là où se trouvaient d'autres plantes.
Cultiver une plante exclusivement, ça s'appelle la monoculture
Le plus souvent, l'exploitant élimine les organismes en surface, ainsi qu'en profondeur pour s'assurer de ne cultiver que ce qu'il y sèmera.
- Semer seulement du bambou m'évite d'avoir à le séparer d'un autre type de plante à la récolte, et me permet d'avoir des terrains arrivant à maturité en même temps.
- Semer seulement du bambou noir m'évite d'avoir à le séparer d'une variété rosée à la récolte, et de m'encombrer d'espèces peu rentables.


Organisation des Nations-Unies, 2004
Un traitement polluant
Il est rare qu'avant d'arriver chez le consommateur, un objet conçu en bambou soit simplement taillé, assemblé et poli. Il est souvent traité chimiquement.
Pour en faire du textile, on ajoute au bambou une part considérable de matière synthétique qui s'obtient par un procédé polluant. Il est aussi très courant de recouvrir les couverts en bambou d'un revêtement qui ralentit l'usure.
Un objet enduit d'un verni chimique durera certainement plus longtemps mais il ne sera ni biodégradable, ni recyclable. Il deviendra tôt ou tard une source de pollution en dispersant des microplastiques et hydrocarbures.
Il y a heureusement des méthodes de vernissage naturelles. Cela peut consister à nourrir son bois à la cire d'abeille.
Une plante économe

Si la culture du bambou n'est pas sans conséquences, elle reste moins négative que d'autres plantes servant les mêmes usages.
- requiert - d'eau que la culture du coton ou du hêtre
- semble ne pas épuiser les sols (absence d'alerte)
- peut donner +35 % d'oxygène que les autres plantes
- peut capter et séquestrer + de CO2 que l'arbre moyen
Le bambou : écologique ?

Dressons le bilan ensemble !
C'est une alternative peu responsable
- s'il est issu d'une culture lointaine
- s'il est le produit d'un procédé chimique
C'est une alternative éco‑responsable
- s'il est issu d'une culture locale
- s'il est le produit d'un procédé naturel
- au plastique, dans tous les cas
Si tu doutes de l'origine d'une brosse à dents en bambou, préférer une brosse à dents en hêtre est plus sûr. C'est un bois répandu en France et en Europe.
L'échappement du CO2 et la monoculture sont presque inévitables. La meilleure attitude est de porter une règlementation obligeant à cultiver plusieurs variétés et à préserver les sols lors de la coupe.
Alors, je dis oui au bambou local et naturel, avec modération ; )